Abstract: International audience ; Parmi les cultes que les Grecs et Macédoniens ont importé en Asie centrale suite aux expéditions d’Alexandre le Grand, Héraclès en fut un des plus populaires. Cette figure mythique présente une longévité exceptionnelle bien au-delà de la période hellénistique, laquelle s’étend de la fin du IVe siècle avant J.-C. au début du Ier siècle après J.-C. Ses représentations se déclinent sur de multiples supports : sculpture, statuettes, emblèmata, et, ce qui nous intéresse plus particulièrement, les monnaies. Cette présentation s’attachera ainsi à examiner en détails les images et les évolutions de ce héros sur les monnayages centrasiatiques et notamment gréco-bactrien et indo-grec.Le corpus iconographique monétaire d’Héraclès est large et varié, illustrant le fils de Zeus et d’Alcmène aussi bien âgé que jeune, assis et en apparence passif ou bien se tenant debout, à la fois puissant et menaçant. Sa personne et ses attributs – la léonté et la massue – sont présents tant sur les monnaies d’or et d’argent que sur le monnayage de bronze. Après la chute du royaume indo-grec, la figure d’Héraclès ne disparaît pas, puisqu’on la retrouve à plusieurs reprises dans le monnayage de l’empire kouchan. De plus, elle s’assimile parfois à d’autres divinités, comme Vajrapāṇi dans l’art gréco-bouddhique du Gandhara.Pourquoi Héraclès rencontra-t-il un tel succès aux confins du monde hellénistique ? Héros pour les Grecs, Héraclès l’était-il également pour les populations de culture indienne et steppique confrontées à cette figure ? La perception par ces dernières a-t-elle contribué à réviser voire modifier les caractéristiques qui constituent son identité mythologique, et si oui, dans quelle mesure et à quelles fins ? Nous tenterons de répondre à ces questions grâce aux données numismatiques et iconographiques, afin de comprendre les conditions de l’émergence de ce héros en Asie centrale.
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