DES PRECEPTES HOMOLOGABLES A LA DEMOCRATIE DANS LES DISCOURS ARTISTIQUES AFRICAINS, TRADITIONNELS ET MODERNES

Les discours littéraires et filmiques africains sont empreints de préceptes homologables aux principes démocratiques jadis assimilés, tout simplement, à des valeurs morales. Ces récits traditionnels et modernes se veulent avant tout des modes de connaissance par excellence de l’Africain et de sa culture, mais aussi ils se révèlent être le reflet de ses valeurs sociales et par-delà, l’expression d’une idéologie transversale. En effet, bon nombre de films de fiction de réalisateurs africains traduisent une certaine intertextualité avec les littératures orales et/ou écrites africaines considérées comme leurs devancières. L’analyse du corpus constitué du conte traditionnel bambara, "Comment le lion devint roi" et du film de fiction "Guimba, un tyran, une époque" (93mn, 1995) du Malien Cheikh Oumar Sissoko révèle un discours qui tranche avec une certaine perception péjorative, voire une appréciation erronée de la culture démocratique en Afrique. La démocratie y est même considérée comme un luxe. Il apparaît donc urgent de légitimer l’élaboration d’un véritable contre-discours en phase avec la recherche endogène et dont l’objectif majeur consiste à évaluer l’ancrage de la culture démocratique à travers ces œuvres d’art africains. La présente réflexion a permis de comprendre que le discours de ces œuvres repose sur un socle axiologique relatif à la gestion de la cité, homologable à la démocratie. Aussi, les réalisateurs africains procèdent-ils à la réactivation de la palabre, vestige de formes de vie mettant en lumière la culture du dialogue en Afrique. Elle se manifeste sous la forme d’un dialogue permanent ou d’un débat sous l’arbre à palabres où décideurs politiques, citoyens ordinaires et paysans prennent des décisions importantes sur la vie de la Cité.